Politique

Gestion des statistiques sur la covid-19: Une position politique ?

Des conseillers municipaux ont dénoncé le manque de transparence concernant les statistiques des décès liés à la covid-19 à Madagascar. Car, pour eux, la réalité ne coïnciderait pas avec ce qui est annoncé quotidiennement. Le nombre des permis d’inhumer pour décès de covid auprès du BMH émis chaque jour constitue des preuves matérielles qu’il faut examiner. Qu’en est-il vraiment ?

A une certaine époque, les observateurs pensaient que le gouvernement ne voudrait pas inquiéter la population et gèrerait selon sa convenance les statistiques relatives au covid-19 à Madagascar. Une position compréhensible mais toutefois irresponsable, car cette gestion risquerait de biaiser la réalité. C’est une position à caractère politique avec laquelle l’Etat essaie de soigner sa réputation, au lendemain des bourdes liées aux annonces “rassurantes” sur l’éventualité d’une deuxième vague à Madagascar commises par le ministère de la Santé publique.

En janvier, bon nombre d’observateurs avaient déjà alerté le gouvernement sur la nécessité de bien préparer cette “éventualité” d’une deuxième vague, les réponses du premier responsable de la Santé à Madagascar allaient dans le sens de rassurer les citoyens. La réalité actuelle ne lui donne pas raison, le contexte dépasse largement les prévisions, le gouvernement utilise l’argument de l’existence d’un variant pour se faufiler à travers les filets des critiques.

Les débats sur les réseaux sociaux font au moins sortir certains constats. D’abord, certains pensent que le gouvernement devrait publier les « vrais » chiffres sur les cas de contamination et les décès pour que les gens aient conscience de la réalité inquiétante dans le but de les motiver à se protéger contre le virus d’une manière efficace. Il fut un temps où beaucoup de nos concitoyens affichaient une certaine nonchalance quant à la façon de se protéger contre cette pandémie. Ensuite, d’autres estiment que le gouvernement devrait accepter les failles et qu’il se déclare publiquement « être dépassé » par le contexte, pour que les Malgaches puissent adopter une attitude plus responsable, au lieu de cacher la vraie réalité dont souffrent les hôpitaux et les centres de traitement.

L’annonce de la mise en place des cimetières communs, appelés « Fasan’ny firaisam-po », n’augure rien de bon pour les Malgaches. Ceci pourrait être pris comme un mauvais présage et tout le monde s’attend à ce qu’il y ait beaucoup de morts dans l’avenir, alors que la saison du froid entame tout doucement son entrée. Mais dans une certaine mesure, cette annonce peut signifier un début de transparence de la part du gouvernement qui, à travers une telle décision donc, craindrait une vague de décès pour les prochaines semaines.

Quoi qu’il en soit, l’Etat pense à son image et quelles que soient les décisions qu’il prend, ce sera toujours une position très politique. Car, en face, l’opposition l’épie et reste à l’affût des failles. Les statistiques restent ainsi un outil important pour le gouvernement car elles seront également prises comme références au niveau mondial et à l’international. L’arrivée des vaccins tarde à se concrétiser, ce sera une autre paire de manches pour l’Etat et ce dernier sera de nouveau mis à l’épreuve, quant à la gestion du mécanisme. Pour éviter les cafouillis….

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