Filière crevettière : Le MAEP appelé à la transparence dans la sélection des exploitants
Le ministère de la Pêche prévoit l'attribution de 50 droits d'exploitation de pêche crevettière de catégorie industrielle. La transparence dans le processus de sélection des sociétés est fortement recommandée.

La Transparency international-initiative Madagascar (TI-MG) et la Coalition nationale de plaidoyer environnemental (CNPE) suivent de près le projet d’attribution de 50 droits d’exploitation de pêche crevettière de catégorie industrielle du ministère de la pêche (MAEP). Ce département a en effet lancé l’appel à propositions y afférent récemment, et ces organisations insistent sur la transparence du processus de sélection des sociétés à qui ces droits d’exploitation seront accordés.
A travers un communiqué conjoint, la TI-MG et la CNPE recommandent le traitement équitable de tous les dossiers de soumission, sur la base de critères techniques et économiques objectifs et clairs. Ce, en commençant par la publication des critères de sélection puis la liste des sociétés retenues, en précisant les conditions d’adjudication. Le contrôle de la régularité du processus devra également être confié à une entité indépendante et un mécanisme de traitement des éventuelles plaintes est à établir, avancent ces deux organisations.
Le MAEP avait déjà avancé que les sociétés seront sélectionnées sur la base de la proposition économiquement la plus avantageuse pour l’Etat malgache, suivant les critères définis dans le dossier d’appel à proposition. L’objectif est d’améliorer la valorisation de l’exploitation de ressources crevettières, tout en garantissant la gestion durable de la pêcherie. Il permet d’assurer la répartition des droits, de manière transparente et de maximiser la contribution de ce secteur pour les recettes de l’Etat.
En tout cas, la gouvernance de la filière crevettière est à améliorer, comme l’a toujours insisté le Groupement des aquaculteurs et pêcheurs de crevette de Madagascar (GAPCM). Ce groupement avait parlé, dans un communiqué qu’il a publié au mois de janvier, de “pillage organisé” ou encore de “pirates invités”, assimilés à des protocoles de pêches privés opaques. Aussi, le GAPCM avait insisté à ce que le ministère de la pêche soit le seul à pouvoir accorder des droits de pêches et que ce département devra s’assurer de l’application du dispositif de gestion de la ressource crevettière en vigueur.
Ce groupement avait estimé que les pertes réelles dues aux défaillances de gouvernance du secteur halieutique sont estimées à 80 millions de dollars annuellement. Des failles sont également enregistrées dans le contrôle des produits exportées par la Grande île.